IMMIGRATION : 90 % des femmes empruntant la route de la Méditerranée sont violées.

L’ONU, via le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), a publié un rapport accablant sur les violences auxquelles sont exposés les réfugiés. Passeurs, forces de l’ordre de certains pays traversés, et parfois même compagnons de voyage, sont responsables d’abus graves.

Les violences sexuelles liées aux conflits ont augmenté de 50 % l’année dernière, touchant majoritairement des femmes et des filles, qui représentent 95 % des cas signalés. Cependant, ces chiffres ne reflètent qu’une fraction de la réalité, de nombreux cas demeurant non signalés.

Les migrants empruntant les routes vers la Méditerranée sont particulièrement vulnérables, subissant violences sexuelles, exploitation, esclavage et traite des êtres humains. Selon des estimations, 90 % des femmes et jeunes filles sur ces routes sont victimes de viols.

Le HCR alerte également sur le manque de financement. Pour six grandes réponses régionales – couvrant les besoins des réfugiés en RDC, Afghanistan, Soudan, Ukraine, Sud-Soudan et Syrie – seulement 28 % des 236 millions de dollars nécessaires aux programmes de lutte contre les violences sexistes ont été réunis. Ce déficit met en péril l’accès à des services essentiels pour des millions de femmes et de filles déplacées de force.

D’après un article de TV5 Monde :

Réfugiées, demandeuses d’asile, personnes déplacées par les conflits… Le monde compte « 44 millions de femmes qui ont été contraintes de fuir leur foyer », rappelle Céline Mas, présidente d’ONU Femmes France. Beaucoup de femmes fuient aussi pour protéger leurs enfants : « Elles ont supporté les violences vis-à-vis d’elle, mais quand elles voient que ces violences se répètent dans la génération de leurs enfants, il y a une rupture», explique le Dr Armando Cote, psychologue clinicien pour le Centre Primo Lévy. « La raison du départ est donc aussi de protéger l’autre, et pas tellement se protéger elles. » Mais si « les femmes partent notamment pour des raisons de violences sexistes et sexuelles », une fois en situation de migration, « elles sont toujours exposées à ces risques » regrette Céline Mas.

Des phénomènes traumatiques aggravés par une situation de déracinement et qui peuvent avoir un impact sur l’insertion des victimes une fois arrivées dans le pays d’accueil. D’où l’importance d’un accompagnement pluridisciplinaire, (psychologique, médical, social et juridique) et sur le long terme. « Sur la question des violences sexuelles, beaucoup de femmes ne parlent pas. Le grand public peut ne pas comprendre pourquoi elles ne portent pas plainte, mais être violée en période de conflit, ou quand on est en situation de migration est d’une barbarie atroce », insiste Céline Mas. « Il faut beaucoup de temps, de soins, de bonnes expériences pour que les choses se remettent en place ». 

D’après l’OFPRA :

Selon les années, entre un tiers et 40 % des personnes qui demandent l’asile en France sont des femmes et des mineures. En 2023, celles-ci représentent 41% des personnes placées sous la protection de l’Office. Les motifs invoqués par les femmes demandeuses d’asile sont variés.

Pierre-Adrien LIOT

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